DESCRIPTION DE CAS
UN ATELIER EN G.S.
Cette séance s'est déroulée le deuxième jour d'un stage, en novembre.
Il s'agit de quatre enfants de grande section qui sont déjà passés une fois à l'atelier réflexif. Je leur ai proposé d'écrire le mot lapin.
Jean-Baptiste : " Lapin, on entend [la], c'est donc un L et un A ".
Marine : " Oui, [la] c'est le [la] de la maison. "
Ils écrivent donc tous les quatre la en lettres cursives sur leur feuille.
Marilyne : " On entend [pa] aussi dans lapin. "
Jean-Baptiste : " Non, on entend [pin], avec un [p]. "
A ce moment-là, se pose la question de savoir comment ils vont bien pouvoir écrire [pin], car ils connaissaient [la] mais pas [pin]. Je leur demande donc de chercher où on peut bien trouver ce mot écrit.
Marilyne : " C'est le monsieur qui vend du pain, chez le boucher."
Les trois autres enfants : "Mais non, c'est le boulanger. "
Jean-Baptiste : " Mais on ne peut pas aller lui demander tout de suite, ça veut dire qu'on ne peut pas écrire lapin. "
Sachant que le goûter de la veille était composé de pain et de chocolat je leur propose donc de chercher car ce mot est écrit dans la classe.
Jean-Baptiste : " Sur la feuille des goûters ! "
Marine : " Oui, hier il y avait du pain et du chocolat. "
Nous allons donc chercher cette feuille où sont notés tous les goûters du mois, et qui tient lieu d'informations pour les parents. Mais devant la liste se pose alors un autre problème : comment retrouver le mot pain dans tous ces mots et ces chiffres?
Marine suggère alors de repérer la date : " Il y a des chiffres et devant des lettres, hier on était lundi 9 ; donc on va chercher L 9 et on trouvera pain. " Les voici devant la ligne suivante : L 9 pain et chocolat.
Marilyne : " Il y a trois mots, comment on va reconnaître pain? "
Après un moment de réflexion où ils ne regardent plus leur feuille, Mathieu dit : " Dans pain. on entend [p], il faut chercher un mot qui commence par [p]... C'est ici pain. " Et il pointe le mot sur la ligne. Les quatre enfants recopient le mot pain sur leur feuille à côté du mot 'la' mais sans le rattacher à celui-ci, et ils lisent lapin.
Je leur propose alors d'écrire un lapin, afin d'éviter la confusion entre 'la' article, donc un mot à proprement parler, et 'la', syllabe de lapin. Ils se regardent en réfléchissant à la façon d'écrire le mot un. Tout à coup, Jean-Baptiste se retourne et montre la fiche du 1 où figure la constellation, le chiffre, le mot un écrit en majuscules d'imprimerie et en lettres cursives. Ils écrivent alors tous (sauf Marine) un en dessous de ' la-pain' après avoir tracé un trait pour séparer (Jean-Baptiste, Marilyne et Mathieu).
Je leur rappelle la consigne, en effet, il s'agissait d'écrire un lapin et non pas seulement un. Tous, sauf Marine qui n'a rien écrit écrivent un pain et lisent un lapin.
Lors du retour des ateliers, au coin regroupement, les quatre enfants annoncent, très fiers, qu'ils ont réussi à écrire un lapin. Mathieu vient l'écrire au tableau pour toute la classe. Je leur propose de montrer aux autres leur démarche. mais cette fois, j'écris.
Figurent alors au tableau les mots suivants :
la | pain | un |
un pain |
En relisant cela, ils lisent à nouveau 'un lapin' au lieu de 'un pain'. Je leur propose donc d'écrire un pain. Sous ces deux mots, j'écris donc un peu plus loin un pain. A ce moment-là, Jean-Baptiste et Marine réagissent : " Mais, c'est pareil ! On n'a pas écrit un lapin mais un pain, il manque la ! "
Mathieu se propose pour venir l'écrire au tableau, il inscrit un lapin, et en relisant il pointe avec son doigt : un lapain.
Je leur donne ensuite la bonne orthographe.
ATELIER EN M.S. + G.S.
Cette séance s'est déroulée le dernier jour du stage.
Après qu'un certain nombre d'enfants se sont répartis dans les ateliers, une douzaine restait au coin des regroupements et tous voulaient participer à l'atelier réflexif. Devant cette demande, j'ai improvisé une séance collective. Les enfants émettaient des hypothèses que les autres validaient ou non et, quand ils étaient d'accord, l'un d'entre eux venait l'inscrire au tableau.
Le mot choisi a été donné par Vincent (moyenne section) : " On écrit alphabet ? "
Alexandre (grande section) : " Mais l'alphabe, il est déjà écrit au-dessus du tableau."
Camille (grande section) : " Mais non, il veut écrire le mot alphabet, l'al-pha-bet, pas les lettres. "
Vincent : " Oui, c'est ça : al-pha-bet. "
Marine (grande section) : " Al-pha-bet, al, c'est un A et un L. "
Marine vient écrire A et William (moyenne section), le L qu'il a reconnu quand Marine a nommé la lettre car elle se trouve dans son prénom. Les enfants ayant du mal à écrire les lettres de la même taille au tableau, j'écris dans un coin avec une couleur différente ce qu'ils viennent d'écrire en leur montrant la manière de tracer les lettres. (Marine ayant commencé son A par la droite).
Alexandre relance le débat : "al-pha-bet, maintenant il faut écrire [fa]. "
Floriane (moyenne section) : " Moi, je sais. C'est un F comme le début de Floriane et de fille.'" Floriane vient l'écrire au tableau.
Barbara (moyenne section) : " Après, c'est un A comme dans Barbara. " Elle vient à son tour l'inscrire au tableau.
Bérenger (moyenne section) : " Maintenant, il faut écrire [be]. "
Laurène (moyenne section) : " [be], c'est cette lettre. " Elle montre le B dans l'alphabet. Elle vient l'écrire à la suite du mot et dit : " Ça y est, maintenant on a fini, on a écrit alphabet. "
Les autres regardent aussi le tableau d'un air satisfait, lorsque Jean-Baptiste lance : " Il manque quelque chose à la fin."
Mais il ne sait pas quoi. Je leur propose à ce moment là de comparer deux prénoms : Bérenger et Barbara que j’écris dans un coin du tableau. La réponse est unanime : " Ça commence pareil, par un B."
Marine : " Eh, pourtant, on n'entend pas la même chose : Bar-ba-ra et Bé-ren-ger. "
J'abonde dans son sens : " Qu'est-ce qu’on entend exactement? "
Marine : " [bar] et [be]."
William : " Pourtant, ça commence par la même lettre, par un B. "
Jean-Baptiste : " Mais oui, on entend [ba], c'est [b] et [a] et dans Bérenger c'est [be], un [b] et [e].'"
Vincent : " B tout seul, ça fait [b], alors. "
Alexandre : " Oui, mais dans alphabet, on entend aussi [be], al-pha-bet [be], [b]. "
William : " Alors, on peut écrire B au tableau."
Jean-Baptiste : " Oui, mais il faut quand même quelque chose après."
Bérenger : " Il faut un [e], comme dans Bérenger. Moi je sais l'écrire. " Il vient alors écrire un E et un R et dit : " C'est bon, cette fois, on a fini d'écrire alphabet : al-pha-bet. "
Le mot écrit au tableau est donc le suivant ALFABER.
Je leur donne la bonne orthographe du mot et plusieurs enfants proposent d'aller l'écrire sur une feuille pour l'avoir pour eux. Tous le recopient en majuscules d'imprimerie et les enfants de grande section, ayant fini plus tôt, le réécrivent d'eux mêmes en lettres cursives.