Modélisation de l'informatique pédagogique

Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

Cette modélisation reprend quelques éléments d'une conférence de Patrick Mendelsohn,
psychologue à l'Université de Genève. Ils nous ont été communiqués par Georges Mosnier.

Il s'agit d'une tentative de schématisation de trois modèles qui se sont succédés dans l'histoire de l'informatique, mais qui persistent et peuvent coexister, s'imbriquer, encore de nos jours. Sur un plan pédagogique, la nature des produits, les types d'utilisation présupposés ont des conséquences.

La distinction entre programmes et données est prédominante dans le type n°1, qui renvoie métaphoriquement à la fiche. Ce modèle premier implique qu'il y a des experts, des programmeurs ; l'utilisateur compose son information : les documents sont homogènes, classés et hiérarchisés.

L'opposition programmes / données tend à s'abolir avec le modèle n°2. Plus qu'au livre proprement dit, ce deuxième domaine renvoie au paradigme de l'encyclopédie et de ses corrélats ; il désigne clairement l'hypertexte, les hyperdocuments des cédéroms. En effet, le livre implique plutôt une lecture exhaustive, un parcours séquentiel, dans la linéarité. Dans l'hypertexte, les documents sont hétérogènes ; les liens sont d'ordre thématique : programmes et données sont sur un même plan. L'utilisateur consulte un système d'information.

Le 3ème domaine vise une informatique d'ordinateurs en réseau, avec ou sans l'Internet, et ce type implique l'espace: l'interconnexion des systèmes a évidemment un impact fort. Programmes, données et communication sont sur un même plan. Les rapports de l'utilisateur, de l'élève avec l'informatique, la fonction de l'outil changent aussi radicalement : le statut et la posture de l'utilisateur évoluent ; virtuellement, il n'est plus cantonné dans le rôle de récepteur / lecteur, plus ou moins passif. L'utilisateur participe ainsi au système d'information.

# 1 métaphore de la fiche

# 2 métaphore du livre

# 3 métaphore de l'espace

Dans l'article, « Construire l'intelligence collective », Pierre Lévy décrit le rôle des réseaux informatiques dans l'édification de l'intelligence collective :

« L'interconnexion des ordinateurs peut être un instrument au service de l'intelligence collective. En effet, le cyberespace en voie de constitution autorise une communication non médiatique à grande échelle. Comme on le sait, les médias classiques (relation un-tous) instaurent une séparation nette entre centres émetteurs et récepteurs passifs isolés les uns des autres. Le téléphone (relation un-un) autorise une communication réciproque, mais ne permet pas de vision globale de ce qui se passe sur l'ensemble du réseau ni la construction d'un contexte commun. On approche d'une infrastructure pour l'intelligence collective grâce à un troisième dispositif de communication, structuré par une relation tous-tous. Dans le cyberespace, chacun est potentiellement émetteur et récepteur dans un espace qualitativement différencié, non figé, aménagé par les participants, explorable. »

Manière de voir hors-série, Le Monde diplomatique, «Internet, l'extase et l'effroi», octobre 1996, p 36-37.

Voir aussi son article : « Les Nouvelles Technologies de l'Intelligence ».

 

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