III. COHERENCE ET PROGRESSION
Exemple d'incohérence interne à un énoncé :
Monsieur Jean Duval est veuf. Hier, j'ai rencontré sa femme.
Par définition, un veuf est un homme dont l'épouse est décédée. Un tel énoncé pourrait cependant s'expliquer dans un cadre du genre fantastique, dans un récit onirique. Une mauvaise gestion de l'implicite pourrait conduire un scripteur malhabile à énoncer un tel propos : la deuxième épouse de M. Duval est morte, mais il avait divorcé de sa première femme, encore vivante!
Enfin, un texte cohérent respecte la règle de relation : les faits qu'il dénote dans le monde représenté sont censés être reliés.
Exemple d'énoncé étrange par les relations présupposées entre la proposition A et la proposition B :
Ma soeur Mélanie a acheté une armoire Henri III : elle a des migraines terribles.
Remarques :
1. Cet énoncé pourrait toutefois trouver une cohérence dans le cadre d'un récit fantastique.
2. On opposera à l'énoncé précédent : François est malade : il a passé deux heures sous la pluie, sans parapluie. On déduit naturellement ici par inférence : il s'est mouillé, a pris froid.
Résumons en quelques mots l'essentiel :
1. Les anaphores, les répétitions, les reprises et l'usage de substituts assurent la COHESION entre les phrases : nous sommes dans le cadre des relations interphrastiques.
2. Les connecteurs, mots de liaison et autres organisateurs textuels, indiquent de façon explicite des relations d'ordre logique essentiellement et assurent des CONNEXIONS entre les phrases.
3. La COHERENCE existe quand il n'y a pas de contradictions internes, de rupture dans le genre adopté, de changement de régime énonciatif (par exemple, changement de type de narrateur, de système des temps etc.), de maladresses dans le type de monde représenté, dans le respect des codes... On admet ainsi certains faits dans un texte fictif relevant du conte merveilleux, dans le cadre de la Science Fiction etc. qu'on rejettera ailleurs.